Enfouis

L'Angoisse se fait monde. Entre ces quatre murs une Terre a poussé qui porte son serment. La feuille d'une vigne a caché nos musiques. A quoi riment ces mots contre un monde trop vide, trop béant de douleur et d'orgueil mal placé ? Le piano a craché la dernière semance qui de l'oubli avide offrait la charité. Je ne me souviens pas d'une Terre plus clémente.

L'Angoisse se fait monde. Le mendiant accompli qui ronfle à nos fenêtres à pétri de ses mains le pain de nos secrets. Sales sont les moissons de bitume à ses pieds, sales sont ses sourires moqueurs et renversés. Il a gagné le vin de nos heures divines, nous qui de ses façons vomissons nos aigreurs ! L'horloge se taira quand sa mort souterraine aura raison de nos enfances amputées. Le temps est la denrée qui nous échappe encore.

L'Angoisse se fait monde. Et aucune pitié pour Paris qui se tue. Je mourrai avec elle à mon lacet pendue, de n'avoir pu connaître la vie éternelle. Bonheur, je n'ai pas su te perdre.