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Et ne prends pas ma main
3 septembre 2006

En couleurs

La nausée qui vous prend sur le seuil d'une maison, des gens que l'on apprécie et qui pourtant vous laissent un sentiment étrange, à la fois agréable et amer.

Des questions qu'on ne se posait plus qui viennent refaire un tour dans vos pensées le temps d'un après-midi à remettre les pieds sur les lieux de l'histoire (mais histoire y a-t-il réellement ?)

Des questions qui n'en sont pas, juste des images floues et incompréhensibles, de toutes les couleurs.

Et puis on aimerait bien comprendre.
Le temps d'un après-midi, d'une discussion, on aimerait bien comprendre. On retrouve le goût étrange d'un temps trop vide ou trop plein, un temps hors du monde où toutes ces couleurs étranges et trop belles pour être honnêtes perçaient difficilement à travers un brouillard opaque, un temps de flottement, où le dégoût me dégoulinait sur le corps, s'ammoncelait autour de moi et il n'y avait plus rien, rien que ce dégoût ambiant et pénétrant qui ne me quittait plus.

De nouveau, on aimerait bien comprendre ce temps là.
L'instant d'après, c'est fini.
De toute façon qu'y a-t-il à comprendre ? Il n'y avait rien que ce dégoût, et tout le reste était vain. Tout le reste n'était que le désir de s'accrocher à quelque chose, mais je ne pouvais pas. Il fallait fuir. Il n'y avait plus que ça.

Je retrouve les couleurs. L'arc-en ciel, la boîte à trésors ouverte sous mon nez en pleine nuit. J'ai voulu plonger mes mains dedans mais elles étaient sales. Tout ce a quoi je me frottais prenait la même poussière qui me recouvrait. Les couleurs près de moi devenaient grises et disparaissaient.
Maintenant je les vois. Elles ont sur moi l'emprise des souvenirs troubles.
Quand je les vois je me souviens.
J'étais comme enchaînée à un arbre, et en tendant la chaîne, en tendant mon corps, mon bras, mes doigts, j'étais à quelques centimètres à peine de toutes les plus belles choses du monde entassées sous mon nez. Etaient-elles vraies, étaient-elles le fruit de mon imagination, qui sait. Elles me souriaient et moi je hurlais en silence vers elles. Elles étaient là, près de moi en permanence, mais je ne pouvais pas y toucher. J'avais beau me tordre le corps, tirer sur la chaine à m'en briser les chevilles, je ne pouvais pas les toucher.

Peut-être y a-t-il ce sentiment de haine contre elles, peut-être que je leur en veux de m'avoir souri de cette manière. On m'a montré le trésor, le bonheur perdu que je ne demandais qu'à retrouver, on me l'a promis, on l'a agité sous mon nez dans tous les sens... et moi je ne pouvais pas le toucher, je ne pouvais pas ! C'était de toutes les couleurs, je me souviens.
Peut-être alors est-ce ce sentiment là le coupable.
Je leur en veux de m'avoir souris.

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